Ou quand l’expression artistique apporte un souffle symbolique et poétique à la lutte
Pourquoi un tel article?
L’art a sa raison d’être dans tout domaine, sa force peut se mettre au service de tout sujet. Notons que de plus en plus de personnes expriment leur désaccord, face à une organisation de société qui leur est imposée, par des démarches issues du monde de l’art. Ils optent bien volontiers pour des manifestations dans lesquelles prennent place des performances artistiques ou des installations. C’est heureux de constater que les membres d’une société s’emparent de procédés artistiques pour rendre leurs actions plus créatives.
Les actions collectives cherchent aujourd’hui un renouvellement de leurs répertoires jugés trop traditionnels et donc usés. C’est là que les artistes engagés peuvent avoir un rôle à jouer car ils sont des citoyens comme les autres.
Pour en revenir à ces tristes anniversaires, les militants pour la sortie du nucléaire sont débordants d’imagination, chaîne humaine interminable, die-in spectaculaire où des milliers de personnes s’allongent morts sur le bitume, constructions de cercueils gigantesques, champs ensemencés de graines de vie, une curieuse et géante écharpe rose en laine qui circulent, des actions rond-point impossibles à ignorer par ceux qui viendraient à passer par là, tour de France à vélo, regroupement de personnes pour dessiner un « NON » visible par photos aériennes, fabrication de 1000 grues en origami distribuées aux passants pour les victimes de Fukushima selon une ancienne tradition japonaise … C’est foisonnant, c’est jubilatoire. J’applaudis et je participe quand je suis solidaire des causes débattues. Évidement, vous l’aurez, noter le nucléaire en fait parti.
Retour à Tchernobyl, le 26 avril 1986, 30 ans plus tôt, jour pour jour, aujourd’hui 26 avril 2016, où en est-on? N’oublions pas ce terrible accident nucléaire qui n’a pas épargné le territoire français. Hé oui, pour ce genre d’événements nous sommes tous reliés dans l’espace et dans le temps, que nous le voulions ou pas.
Des traces de césium, il en reste partout, dans le sol, dans l’eau et surtout dans les corps.
Certains habitants n’ont pas voulu partir, trouvant trop belle leur région et ne sachant surtout pas où aller.
Nous en sommes à la deuxième génération d’enfants et le réel bilan sanitaire reste inconnu faute de volonté de faire précisément le point.
Greenpeace évalue cette catastrophe nucléaire à 60000 morts.
Salutaire de ne pas taire un nucléaire anniversaire
Musique : Chris Zabriskie, « House Glows (With Almost No Help) »
Sur ce sujet, si vous désirez connaître les choix des pays européens, aller voir le très complet document du Réseau Sortir du nucléaire : carte de l’Europe. C’est instructif !