La préservation de la biodiversité est à la une ces derniers jours dans nos médias. Sa protection aura malheureusement été éclipsée par le volet changement climatique. Ce dernier aspect nous inquiéterait, à priori, bien plus. Et pourtant! Quelle erreur magistrale! Cela peut s’expliquer par le fait qu’une telle extinction de la biodiversité se fait sans bruit, de sorte que l’on ne s’en aperçoit pas.
La biosphère abriterait entre 5 et 30 millions d’espèces (estimation). Environ 1,7 million d’espèces animales sont répertoriées, et chaque année de nouvelles espèces sont répertoriées. Malheureusement, de nombreuses espèces disparaissent également, souvent à cause des actions irresponsables de la société humaine.
Étant donné qu’une libellule s’en sort mieux qu’un hélicoptère,
étant donné qu’une chauve-souris est bien plus efficace qu’un radar,
étant donné qu’une feuille de lotus est bien plus maligne qu’une peinture autonettoyante,
étant donné qu’un arbre est autre chose qu’un stock de planches,
étant donné que les écosystèmes vont mal,
et que 60 % des « services » rendus par ces écosystèmes sont en déclin,étant donné que la nature est indéniablement
le meilleur ingénieur,
le meilleur chimiste et
le meilleur architecte qui soit
j’aspire à ce qu’on sorte vite du logiciel productiviste
En tant qu’artiste, et vivant au milieu d’un parc naturel, le Lubéron, je suis extrêmement sensible et ébahie de l’incroyable richesse et inventivité de la biodiversité provençale. Toutefois les choses changent et j’ai mis le doigt sur cette funeste évolution au volant de ma voiture. En effet, auparavant lorsque je faisais quelques kilomètres, mon pare-brise était immédiatement moucheté par les pauvres insectes que j’avais malencontreusement happés. Aujourd’hui, celui-ci reste propre !!! C’est un signe qui me trouble.
De ma modeste place, je m’interroge sans cesse sur ce que je peux faire. Mon petit jardin ne reçoit pas de produits phytosanitaires, j’utilise plutôt ‘l’huile de coude ». J’y laisse des parties sauvages pour ne pas troubler les éventuels locataires. J’achète si cela est possible à des producteurs de légumes dont je connais les modes respectueux de culture. Je ne déloge jamais les animaux (genre fournis) qui logent dans ma maison, par contre je leur « explique » qu’on doit essayer de cohabiter sans marcher sur les plates bandes de l’autre. S’ils empiètent, je les pousse aimablement vers la sortie.
Oui, je confirme, les artistes sont des gens originaux.
Mais comme cela ne m’est pas totalement satisfaisant, je me dis que ma création doit aussi exprimer notre indifférence.
Aussi, avec mes pinceaux et mes toiles, j’inventorie, je plante, je replante une biodiversité à ma façon afin de réenchanter le monde.
Installation biodiversité à ma façon : 72 pièces de 20x20x4 cm, acrylique sur toile de spi.
C’est ma manière de dire qu’aujourd’hui, avoir l’esprit d’entreprise et le sens du résultat (et cela quelque soit notre domaine d’intervention)
ne peut se réaliser sans une collaboration consciente avec la nature qui supporte seule nos activités.
Suite à cette création, j’ai réalisé une vidéo en boucle, racontant par la technique du morphing, les liens ténus existants entre tous les êtres vivants de cette planète. Les scientifiques ont l’habitude de dire qu’en éliminant petit à petit certains de ses habitants, on verra à un moment donné tout le système s’écrouler brusquement.
Cette vidéo a déjà été présentée sous forme d’installation en extérieur dans un paysage, notamment dans la grotte où se réfugiait François Pétrarque pour créer sur les rives de la Sorgue à Fontaine-de-Vaucluse. Le Musée-Bibliothèque François Pétrarque, lieu de mémoire littéraire, fait vivre un patrimoine écrit et artistique autour de la figure du premier humaniste, François Pétrarque (1304-1374) et du grand poète riverain de la Sorgue, René Char (1907-1988). Sur les pas de ces deux grands poètes, j’aime également tirer mon inspiration des créatures de la nature.
Si un tel projet vous intéresse, contactez-moi.
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